Notre économie est-elle devenue circulaire ?

Impossible d’ouvrir un journal sans y trouver un article sur l’économie circulaire, le recyclage et, depuis peu, les modèles ‘as a service’ . Mais avons-nous fait des progrès ? Quels sont les équipements déjà totalement ou partiellement circulaires dans notre secteur ? Quels appareils électriques, lampes, équipements électriques et câbles ?

Nous avons posé la question à Stijn Ombelets (Recupel) et Jan Verheyen (Ovam).

« Si par circulaire vous entendez : "fabriqué à partir de matières premières recyclées issues des mêmes produits", par exemple une nouvelle machine à laver construite à partir d’anciennes machines à laver, ce n’est pas encore une réalité », précise d’emblée Stijn Ombelets. « Des métaux et des plastiques recyclés provenant de nos collectes sont effectivement réutilisés dans l’industrie, mais pas toujours pour créer de nouveaux produits électriques. »

L’utopie du 100 % circulaire

« À l’heure actuelle, la circularité totale est un objectif, pas une réalité », confirme Jan Verheyen. « Aujourd’hui, nous visons un meilleure tri lors de la collecte, en vue du recyclage - c’est d’ailleurs le principal défi à relever. Dans ce domaine, nous n’avons rien à envier à d’autres pays de l’UE, mais nous pouvons encore faire mieux. En 2021, 51,5 % du matériel électrique mis sur le marché a été collecté séparément en fin de vie. Un taux qui grimpe à 57,5 % si l’on ne tient pas compte des panneaux solaires. L’objectif de l’UE est d’atteindre 65 %, mais, comme le reste de l’UE, nous n’y sommes pas encore. Toutefois, le taux de collecte augmente d’année en année. »

Pour plus de statistiques à ce sujet, consultez la page : https://www.beweee.be/fr/resultaten-2021

Jan Verheyen souligne ensuite que la circularité totale (= tous les matériaux restent dans la boucle et rien n’est jeté) n’est pas possible : « En effet, une obligation légale impose de dépolluer tous les DEEE collectés et non réutilisables. Nous devons donc éliminer les substances dangereuses contenus dans ces matériaux. »

As a service

Mais il existe d’autres moyens d’utiliser les appareils de manière plus circulaire, comme l’initiative "Green Deal Huren en Delen" à laquelle participent de nombreuses entreprises et qui vise une mise en commun des appareils et dispositifs qui ne sont utilisés que rarement », explique Jan Verheyen. « Il est également travaillé à la prolongation de la durée de vie des appareils, grâce à l’initiative européenne "Right to repair", entre autres. »

« Sans compter les modèles "as a service" », souligne Stijn Ombelets. « Pour l’instant, il s’agit principalement du marché B2B, comme les fabricants d’éclairage Signify ou Etap. Ils ne vendent pas de lampes ou de luminaires, mais de l’éclairage, grâce à une formule d’abonnement, qui inclut la maintenance, la réparation et le recyclage en fin de vie. Parallèlement, les premiers services sur le marché B2C pour le lavage et le chauffage font petit à petit leur apparition. »

Qu’advient-il des appareils collectés ?

Les appareils collectés par Recupel peuvent avoir une seconde vie dans les magasins d’occasion. Stijn Ombelets : « Nous invitons ces commerçants à faire une présélection dans nos points de collecte. Ils retirent ce qu’ils jugent commercialisable – après réparation, ou tel quel. Le reste est acheminé vers les usines de traitement avec lesquelles nous travaillons. Ces partenaires dépolluent, démantèlent et séparent les matériaux pour ensuite réinjecter les matières premières dans le circuit industriel. »

Les câbles : une autre histoire

« Des millions de câbles et de chargeurs prennent la poussière dans les maisons, les garages et les ateliers », témoigne Stijn Ombelets. « Quand ils sont collectés, le cuivre est entièrement recyclé, tandis que les gaines plastiques ne le sont que partiellement. Ce qui n’est pas recyclé est brûlé pour générer de l’électricité. »

« Les déchets de câbles collectés sont tout d’abord démantelés, pour séparer métaux et plastiques », ajoute Jan Verheyen. « La plupart des ferrailleurs traitent les déchets de câbles. Certaines entreprises sont autorisées à traiter (dénuder/couper) uniquement les déchets de câbles non dangereux, tandis que d’autres traitent également les déchets de câbles dangereux (câbles de terre). Les flux distincts sont ensuite remis sur le marché pour être recyclés. »